Voyage naturaliste à Madagascar / Travel naturalist in Madagascar
Par Luc Fougeirol le samedi 21 juillet 2012, 11:58 - Coup de coeur - Lien permanent
25 ans que je n'ai pas atterri à Tana. Je profite d'un voyage d'Olivier Arnoult, naturaliste et amoureux de la grande île, pour l'accompagner.
C'est une redécouverte et un plaisir permanents. Le « huitième continent » regorge de trésors.
Ses baobabs fixent mon attention. Ils sont majestueux, imposants, sensuels, et suffisent à justifier le déplacement. Leurs fleurs, très colorées, sont spectaculaires. L'île regroupe à elle seule 6 espèces de ces géants. Et même s'il n'est pas toujours facile de les différencier entre elles, toutes sont différentes de l'espèce unique du continent africain.
Au nord, la réserve d'Ankarana nous offre son lot de surprises. D'abord la roche déchiquetée par l'érosion, forme des labyrinthes, des gorges, des cathédrales. L’œuvre du temps qui s'en est donné à cœur joie ! Mieux encore : trois rivières se rencontrent pour enfin disparaître dans un tourbillon gigantesque. Il paraîtrait que leur balade souterraine les mènerait jusque dans le golfe du Mozambique.
De nombreuses espèces végétales endémiques de cette région attisent notre curiosité. Elles s'accrochent aux rochers, profitant de la moindre faille.
Je connais mal la plupart des oiseaux malgaches. La découverte du splendide ibis (Lophotibus cristata), au plumage rouge et blanc, déambulant dans le sous-bois de la forêt en quête de nourriture est magique.
Sur l'île rouge, les espèces de reptiles sont très nombreuses. En cette période pluvieuse, des crocodiles laissent leurs empreintes, mais il est difficile de les voir, grimés de boue.
Par contre j'observe à loisir de nombreuses espèces de Phelsuma. Ce gécko diurne, profite allègrement des éclairages attirant les insectes pendant les longues soirées, pour s'octroyer des festins.
Notre route croise également très souvent des caméléons. Il me reste cependant le regret de ne pas pouvoir voir évoluer la plus petite espèce d'entre eux dans son état naturel : le Brookesia micra.
A l'inverse nombre de serpents jalonnent notre chemin. Aucun n'est venimeux, aussi les Malgaches n'en ont pas peur et ne les chassent pas. Par conséquent, les serpents ne sont pas du tout agressifs. Je suis très étonné, en les manipulant, de voir à quel point ils sont tranquilles.
Une fois encore, Madagascar me laisse une étrange sensation. Je suis partagé entre le plaisir de la découverte de ses nombreuses espèces, animales et végétales, si particulières et ce constat alarmant d'une nature dégradée.
Travel naturalist in Madagascar
25 years that I have not landed in Tana. I take the opportunity of Olivier Arnoult's trip, naturalist and lover of the Big Island, to accompany him.
It is a rediscovery and a permanent pleasure. The "eighth continent" is full of treasures. Its baobabs fix my attention. They are majestic, towering, sensual, and are sufficient to justify the journey. Their colorful flowers are spectacular. The island contains six species of these giants. And even if it's not always easy to differentiate them, all are different from the single species of the African continent.
At North, the Ankanara reserve offers surprises. First rugged rock, form mazes, canyons, cathedrals. The work of the time and erosion. Better yet : three rivers meet to finally disappear in a giant whirlpool. It seems that their underground trip take them to the Gulf of Mozambique.
Many endemic plant species instigate our curiosity. They cling to the rocks, enjoying the slightest fault.
I know little about most of Malagasy birds. The discovery of the magnificent ibis (Lophotibus cristata), with red and white plumage, roaming through the undergrowth of the forest in search of food, is magic.
On the Red Island, reptile species are very numerous. In the rainy period, crocodiles leave their footprints, but it's difficult to see them, hidden by mud.
On the other hand, I observe at leisure many species of Phelsuma. This diurnal gecko, take advantage of lightnings attracting insects during the long evenings, to grant itself feasts.
Our road also crosses very often chameleons. However, I still regret not being able to see the smallest species of them in its natural state: Brookesia micra.
Unlike many snakes marks out our road. None are venomous, also the Malagasies aren't afraid and don't hunt them. Therefore, snakes aren't aggressive at all. I'm amazed, by manipulating them, to see how they are quiet.
Once again, Madagascar leaves me a strange sensation. I'm torn between the pleasure of discovering its many species of animals and plants, so special, and the alarming deterioration of the environment.