Quelle vie après la ferme aux crocodiles pour son fondateur ? / What life after the Farm of crocodiles for its founder?

Luc Fougeirol a consacré une large partie de sa vie à créer la Ferme aux Crocodiles de Pierrelatte. Du rêve à la réalité, quel chemin parcouru ! Deux ans après la cession de l'entreprise, Luc profite de ce recul par rapport aux affaires pour rouvrir son horizon reptilien.

"Ma première passion est celle des reptiles en général. Je n'ai pas d'a priori pour les uns ou pour les autres. Cette passion perdure et plus de 60 % de mes pensées vont toujours vers elle".

Les serpents à l'honneur
Son intérêt pour les Cobras prend racine dans son enfance marocaine. "Ce sont les charmeurs qui m'ont montré cet animal, et appris à l'appréhender. J'ai passé des journées entières avec eux sur les places des souks". Ce métier de tradition se perpétue de père en fils, cependant, Luc a pu briguer quelques secrets grâce à la passion dont il faisait preuve et à sa patience.
Si rentrer en France était synonyme d'éloignement de cette jeunesse passée au milieu des reptiles, Luc est parvenu à ne pas totalement se couper de ce centre d'intérêt. Les livres, mais aussi la découverte des espèces locales l'ont maintenu dans cet univers à sang froid. Très rapidement, il a décidé de garder certains animaux chez lui. Pensionnaire, il confiait sa "ménagerie" peu habituelle à ses parents.
A cette époque, dans un courrier, il annonce à sa grand-mère, qu'il allait "réussir [sa] vie professionnelle dans les reptiles".
Contre toute attente, aujourd'hui, Luc Fougeirol n'a plus de reptiles dans son antre. La cause ? L'impossibilité de leur consacrer l'attention qu'ils méritent. "Je voyage beaucoup, et je n'ai pas envie d'entasser les animaux. Beaucoup ont oublié la notion de confort ou de plaisir que peut ressentir un être vivant. Si on n'est pas capables de leur offrir ça, alors je ne sais pas si la collection m'intéresse !"

Une reconversion sur mesure
"Mon rôle de consultant me va bien, d'abord parce que je trempe toujours dans le milieu des reptiles ; après parce que je vais visiter beaucoup d'endroits dédiés aux animaux. J'apprends encore, bien que j'ai une expérience d'élevage et de ce que le public a envie de voir, d'entendre, de ressentir."
Ecrire des livres "c'est une façon de continuer à vivre avec ma passion. Les Cobras [ouvrage en préparation, ndla] est un sujet qui me permet de prendre du plaisir et de me rendre compte à quel point je suis ignorant sur tous les reptiles qui nous entourent".
L'avenir ? D'abord faire de chaque jour un jour agréable, et poursuivre les découvertes à travers le monde. Mais aussi "me rendre plus utile dans des projets de conservation sans forcément aller très loin car, même chez nous, les reptiles sont en danger !"
Dans ses projets et ses aspirations pour l'avenir, on retrouve aisément le petit garçon qui s'asseyait des journées entières aux côtés des charmeurs de serpents sur les places marocaines. Même si aujourd'hui l'éleveur fait du confort, et de la préservation des espèces son leitmotiv ; même s'il n'est plus forcément en phase avec les pratiques de ces porteur de tradition qui l'ont vu grandir, il serait encore capable de s'asseoir et d'observer, sans égards pour le temps qui passe, le ballet des charmeurs et de leur Cobras.


What life after the Farm of crocodiles for its founder?

Luc Fougeirol dedicated a wide part of his life to create the Farm of Crocodiles of Pierrelatte. Two years after the transfer of the company, Luc takes advantage of this hindsight from business to reopen his reptilien horizon. "My first passion is for all reptiles. This passion continues and more than 60 % of my thoughts always goes towards her".

Snakes in the honor
Luc's interest for Cobras takes root in his Moroccan childhood. "The charmers showed me this animal, and learnt to grasp it. I spent whole days with them on the places of souks". This traditional profession pass down from father to son,. However, Luc obtain some secrets thanks to the passion he showed and to his patience.
Return in France was synonymic for Luc of estrangement of this youth crossed in the middle of the reptiles, but he succeeded in not cutting himself from this center of interest. Books, but also discovery of the local species maintained him in this cold-blooded universe. Very quickly, he decided to guard certain animals at home. Boarder, he confided his unusual "menagerie" to his parents.
In this period, in a mail, he announces to his grandmother, he'll "make a success of [his] professional life in the reptiles".
Contrary to all expectations, today, Luc Fougeirol does not have reptiles anymore in his house. Why ? Because Luc can't dedicate them the attention they deserve. "I travel a lot, and I don't want to pile up animals. Many forgot the notion of comfort or pleasure that a living being can feel. If we aren't capable of offering them that, then I'm not sure the collection interests me !"

A reconversion made to measure
"My role of consulting is perfect for me. First because I always have a hand into the reptiles univers ; also because I visit a lot of places dedicated to animals. I still learn, although I have experience of breeding and of what the public wants to see, to understand, to feel." Write books "it's a way of continuing to live with my passion. Cobras [book in preparation,] is a subject which allows me to take some pleasure and to realize in which point I'm ignorant on all the reptiles who surround us".
The future ? At first make of every day a pleasant day, and carry on with discovering worldwide. But also "make me more useful in projects of preservation without going necessarily very far because, even to us, the reptiles are in danger !"
In his projects and his aspiration for the future, we find easily the little boy who sat down whole days beside the snake charmers on the Moroccan places. Even if today the breeder's leitmotiv are comfort and conservation of the species ; even if he's not any more ok with the practices of these carrier of tradition, Luc would be still capable of sitting down and of observing, without consideration for the time, the ballet of the charmers and of their Cobras.